Acheter une ligne de téléphonie mobile lors d’une visite au Liban, c’est (presque im)possible

Mise à jour du 17 octobre 2015

Contrairement à ce qui a été dit en fin d’article, la 4G existe bel et bien au Liban ! 🙂
Et de plus, avec un débit assez confortable.

Lieux où j’ai pu choper la 4G avec un Nexus 5: Restaurant Mounir Broumana et certains lieux côtés dans Beyrouth comme les centres commerciaux ou le centreville.

Les touristes ayant posé pied au Liban l’auront vite compris : acheter une ligne de téléphonie mobile au Liban (à un tarif abordable, cela va de soi) n’est pas une mince affaire. Comprendre le système l’est encore moins. En ayant fait les frais récemment, je vous livre mes informations.

1. Tous les magasins vendant des téléphones mobiles ne vendent pas tous des lignes

C’est un triste constat. Le nombre de boutiques vendant des téléphones (neufs ou d’occasion) au Liban sont légion. S’ils vendent quasiment tous des recharges de crédits, ils sont beaucoup moins nombreux à proposer des lignes (cartes SIM) en bonne et due forme.

La raison « serait » que, pour obtenir une ligne téléphonique au Liban, il faut montrer patte blanche ; la boutique doit avoir un partenariat avec les opérateurs nationaux et être équipée informatiquement pour se permettre d’enregistrer de nouveaux clients dans la base de l’opérateur, avec prise de photo du client et relevé d’informations sur sa carte d’identité.

Sans cette procédure, impossible d’obtenir une carte SIM, et donc une ligne téléphonique mobile libanaise.

Or, parmi les boutiques de téléphones, rares sont celles qui sont équipées comme il faut. Pour ma part, j’ai fait l’acquisition d’une ligne dans une boutique réputée à Broumana, qui s’appelle Cell+. Elle se trouve à côté du magasin de munitions « Lost and Found » (eh oui, une adresse au Liban, ça se résume souvent à ça 😀 ).

Si par contre quelqu’un a une liste de boutiques vendeuses de lignes à me fournir, je suis preneur.

A savoir que, pour ma part, je n’ai jamais réussi à acheter une ligne à l’aéroport de Beyrouth, comme me l’ont conseillé de nombreuses personnes : les boutiques sur places prétendent souvent être à court de stock, ou, entendu récemment… que le système est en panne !

2. Les publicités sont pour le moins abstraites

A l’aéroport du Liban, la première chose qu’on remarque souvent en descendant de l’avion, c’est une énorme pancarte avec publicité pour une ligne téléphonique mobile, pour le moins intéressante. Dernier exemple en date vu par moi-même : une ligne à 14$ permettant un usage exclusif d’Internet en 4G, sans crédits de voix ou de SMS.

Pour un usage au Liban, cette offre peut être très intéressante au vu des tarifs locaux pratiqués : les lignes sont beaucoup plus chères que ça, et le Liban étant un pays des plus consommateurs de l’application Whatsapp, ce type de ligne peut largement suffire à un touriste voulant passer quelques semaines au Liban.

Les appels et SMS pourront ainsi être passés depuis des applications de VoIP, telles que Skype et Whatsapp en cas de nécessité.

Pourtant, cette publicité est pour le moins abstraite, pour ne pas dire (de mon point de vue) limite mensongère : l’offre en question concernerait, d’après des informations obtenues en boutique, un « pack », à souscrire séparément, une fois qu’on a déjà sa ligne chez l’opérateur en question. C’est malin !

3. On ne peut rien obtenir pour moins de 30$

Toutes les boutiques vous le diront : le bon plan est de souscrire à une ligne neuve chez l’opérateur Alfa.

Au vu des évènements du moment au Moyen-Orient, c’est une mesure de sécurité essentielle prise par l’Etat libanais : toute ligne de téléphonie mobile est nominative, et son prétendu possesseur doit être facilement repérable.

Pour obtenir sa précieuse ligne, le client doit donc être équipé d’une pièce d’identité libanaise (je ne sais pas si les pièces d’identité étrangères fonctionnent, mais je suppose que oui), ainsi que de l’équivalent de 30$ (soit 45 000 LL, la Livre Libanaise étant une monnaie dont le cours est formellement rattaché au dollar – 1$ = 1500 LL).

Le client sera photographié sur place à l’aide d’une webcam, sera amené à fournir des informations sur son lieu de résidence et sa carte d’identité sera scannée, puis restituée. Un document contenant sa copie sera soi-disant envoyé à l’opérateur.

Une fois cette procédure (qui dure au moins un bon quart d’heure) accomplie, le boutiquier vous demandera votre téléphone afin d’y tester la carte SIM et de configurer votre terminal (en saisissant entre autres l’APN, un lot de configurations indispensable pour accéder notamment à la 3G).

Parmi les 30$ déboursés, seuls 22$ et des brouettes vous seront attribués comme crédits, les 8$ restants étant le coût de la carte SIM elle-même.

Ces 22$ de crédits expirent sous 1 mois à partir de la date de souscription. Passé ce délai, il faudra repasser à la caisse et remplir de nouveaux crédits sur votre ligne. Pour ce faire, il suffit de passer en boutique : comme dit plus haut, les boutiques proposant des recharges sont plus nombreuses que les boutiques proposant des lignes en bonne et due forme.

Ces crédits n’incluent par contre aucun accès à Internet (et c’est probablement là que ça se complique) : pour bénéficier d’Internet, il faut sacrifier… pas moins de 19$ et des brouettes de ces 22$ de crédits voix/SMS.

Cette ligne 3G serait également valable 30 jours à compter de la date à laquelle elle a été activée et aurait un quota limité à 1,5 Go.

Ce qui vous laisse au final avec moins de 3$ de crédits de voix/SMS, mais avec un accés à Internet pendant 30 jours. Pas compliqué, si ? 🙂

Pour activer la ligne 3G (et sacrifier les 19$ et brouettes), vous devez envoyer un SMS contenant Mi1.5 au 1050, si vous avez souscrit à la ligne Alfa sus-mentionnée. Un SMS vous sera immédiatement envoyé vous certifiant la bonne activation de cette option.

Enfin, pour consulter votre solde de crédits, chez Alfa, il suffit de taper sur votre téléphone *11# et d’appeler ce correspondant. Il s’agit d’un code USSD, qui affichera votre crédit dans une pop-up sur votre téléphone (cette procédure ne vous coûtera pas de crédits).

4. L’achat de lignes d’occasion est fortement déprécié

Au vu des évènements au Moyen-Orient ayant conduit à des mesures de sécurité renforcées au Liban, il est fortement déprécié de faire l’acquisition de lignes d’occasion (càd déjà utilisées par un autre client avant que vous ne l’achetiez).

En effet, si cette ligne a été utilisée à mauvais escient avant de vous être fournie, c’est vous qu’on viendra chercher.

Il est donc fortement recommandé aux acheteurs de vérifier que la carte SIM est bien proprement scellée lors de l’achat (demandez dans l’idéal à examiner le cachet pour voir s’il est bien intact), même si c’est le vendeur qui la descelle pour vous.

De plus, de nombreux touristes relatent avoir eu la trés désagréable surprise d’être appelés très fréquemment par des interlocuteurs essayant de joindre le précédent propriétaire de la ligne, dans ces cas de figure. Au mieux cela peut-être agaçant, au pire, pour l’avoir vécu par le passé, ça peut vite tourner au cauchemar !

5. La 4G, c’est (pas) maintenant ?

Cette information est à prendre avec des pincettes, mais malgré les nombreuses publicités la ventant, j’ai l’impression que la vraie 4G (appelée 4G ou LTE sur le téléphone…) est inexistante au Liban : on capte au mieux en 3G (H/H+), mais jamais en 4G/LTE. A moins que cet accès ne soit réservé à des abonnements élitistes, sûrement vendus à prix d’or et ayant donc peu de bénéficiaires…

En tout cas pour ma part, je ne connais au moment où j’écris ces lignes, aucun témoin m’ayant fait part d’avoir chopé une connexion 4G au Liban… si par contre vous avez une photo me montrant au Liban un téléphone connecté en 4G/LTE, je suis preneur.

De manière plus générale, si vous avez plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à m’en faire part et à commenter cet article. 😉

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