Revolut : le parcours du combattant pour clôturer son compte !

Revolut est une néobanque bien connue ; fonctionnant sous la forme d’un portefeuille électronique, qui se recharge via un moyen de paiement classique, elle permet essentiellement de dépenser cette cagnotte à l’étranger avec des frais de commission plus bas que les banques classiques.

Avec la crise covid, inutile de vous dire que cela fait un moment que je ne voyage plus. De plus, je lui ai privilégié sa jumelle française, Max, désormais appelée AuMaxPourMoi, plus pratique grâce à son option d’aggrégation de cartes bancaires (au lieu de charger une cagnotte, l’application débite directement une carte bancaire classique, enregistrée sur l’application, en minimisant les frais de commission de paiements ou retraits à l’étranger).

J’ai donc décidé de clôturer mon compte Revolut, inactif depuis plusieurs années. Et là, je découvre le parcours du combattant que c’est…

Je commence par rechercher l’application sur le magasin de jeu Play Store avec mon Galaxy S9 sous la version la plus récente d’Android 10. Et à ma grande surprise, elle ne s’y liste tout simplement pas… étrange pour une configuration on ne peut plus compatible.

En suivant les conseils de ce lien, je commence par tester la recherche de l’appli dans le menu My apps & games. Effectivement, elle s’y affiche et insiste sur le fait qu’elle est incompatible avec mon smartphone !? Sympa la modernité avec cette néobanque !

Evidemment, comme il n’existe aucun autre moyen mis à disposition pour supprimer son compte que depuis l’application elle-même (à moins de détenir un compte payant), je décide de tester la seconde option qui consiste à le faire sur BlueStacks, un émulateur Android sur PC.

Après de longues heures à l’installer, paramétrer mon compte Google dessus, puis installer l’application Revolut, je me cogne la sécurité paranoïaque des applis bancaires européennes, m’obligeant à cliquer sur le lien d’un mail… à ouvrir impérativement sur la même machine ! Je m’efforce donc d’installer Gmail sur BlueStacks et fais quand même le nécessaire.

Je me retrouve alors face à un écran… me demandant de me prendre en photo pour confirmer que c’est bien moi (sic !). J’espère que dans la prochaine mouture, on ne me demandera pas de me couper un doigt à envoyer par la poste en analyse laboratoire ! Bref, sur l’écran en question, quand bien même l’émulateur a réussi à exploiter la webcam de mon PC portable, impossible de cliquer sur le bouton pour prendre la photo. Celui-ci restait désactivé.

En désespoir de cause, je décide donc d’abandonner BlueStacks au profit d’un ancien iPhone, que je recharge juste pour l’occasion. J’installe l’application dessus, me recogne les mêmes barrières paranoïaques inutiles (un simple code par SMS aurait sûrement été amplement suffisant !), et réussi enfin à me connecter à l’appli !

Ensuite, je vous souhaite bon courage pour trouver le menu qu’il faut : il est (sûrement volontairement) très bien caché, et l’outil de recherche ne nous renseigne en rien !

Pour le trouver, sur l’écran principal, appuyez sur la pastille ronde de vos initiales / votre avatar, puis déroulez le menu jusqu’à l’option Close My Account.

Pas de bol : pour avoir le droit de fermer son compte, il faut avoir… précisément 0 € dessus ! Genre, ils n’auraient pas pu proposer une option pour saisir un RIB vers lequel ils vireraient les fonds restants…

Ni une ni deux, je saisis mon RIB pour virer le 1,07 € que je possède sur mon compte. Re-perdu : les virements de moins de 2 € ne sont pas autorisés !!!

Il faut donc que je crédite mon compte Revolut (au moins 10 € !) pour ensuite pouvoir le revider derrière. Je décide de le faire avec ma carte bancaire, qui m’envoie un SMS de confirmation. Encore un coup de malchance, mon smartphone Android est en maintenance (je suis en train de flasher une nouvelle version).

Je finis toutefois par le faire le lendemain, et re-virer mes 11,07 € sur mon compte bancaire. Pour enfin réussir à clôturer mon compte (au passage, une confirmation par email aurait été appréciée de la part de Revolut).

Voilà comment une opération qui aurait dû prendre 3 minutes chrono a finalement pris une demie-journée de dur labeur et 24h de patience, entre problèmes techniques, restrictions sur les montants abusives et mesures sécuritaires lourdement exagérées.

Châpeau bas Revolut… et content d’être parti !

Cet article est paru en premier sur le blog Chartouni.fr

Point nostalgie : à la redécouverte des Digimon de notre enfance !

Ceux qui n’ont pas été collégien en 1997-1998 (ou malheureux parent victime des caprices de ces derniers) – ne doivent probablement pas voir de quoi je parle ; d’autres doivent déjà se dire « Ouah, ça remonte à tellement loin ! » ou bien « La vache, tu en as encore un? » (du moins je l’espère, sinon je vais encore me sentir bien seul…).

En tout cas, nul doute que si vous avez comme moi été enfant au Liban, vous ne pouvez pas être passé à côté de cette génération de petits boîtiers en plastique à écran chromatique, que tout enfant ayant cédé à cet effet de mode portait sur lui en permanence, de peur de manquer de soins à son bestiot électronique !

Malgré une frénésie éphémère, un nostalgique comme moi ne pouvait pas passer à côté de l’occasion de remettre la main sur un Digimon Bandai original, que j’ai réussi à trouver sur eBay !

De quoi s’agit-il ?

Rien à voir avec ces Tamagotchis bien nazes, ces bidules permettant simplement d’élever un bestiot qui finissait de toute manière par mourir, les Digimon, plus ou moins réputés comme les ancêtres des désormais bien plus célèbres Pokémon (qui, eux, ne sont ni plus ni moins que le but de la vie soit-dit en passant), étaient une version évoluée des Tamagotchis, mais avec une feature bien innovante qui en a fait un véritable carton !

En effet, tout comme les Pokémon, les Digimon sont des monstres qu’on entraîne au combat (c’est d’ailleurs eux qui ont ouvert la danse du concept) et les boîtiers sont capables de se connecter entre eux par contact physique pour combattre.

Le principe résumé, du moins tel qu’on l’avait compris…

Autant vous dire qu’Internet n’existait pratiquement pas à l’époque, du moins pas dans mon entourage libanais. Et autant vous dire que la notice approximative était assez avare en détails. Mais voici comment nous avions compris que fonctionnaient les Digimon :

Au retrait de la languette isolant les piles, un oeuf apparaissait à l’écran. Il éclosait 5 minutes plus tard pour donner naissance à un Nouveau Né. Avec sa sale gueule carrée minuscule, Botamon de son vrai nom (nous ne savions même pas que Digimon existait à l’époque et ne savions même pas non-plus que nos bestioles avaient des noms !) était encore incapable de combattre.

Il fallait attendre quelques heures qu’il évolue en un Débutant, une espèce de tête de chat que tout le monde détestait, car c’était le plus fréquent qu’on possédait (du fait qu’on faisait combattre nos Digimon jusqu’à ce qu’ils meurent et qu’on devait tout recommencer depuis le début) et que ce Débutant ne pouvait pas combattre non-plus ! Ce n’est que 2 jours plus tard (frustration garantie !) que Koromon évoluait en un Disciple pour pouvoir commencer à lancer des défis à ses copains.

Les deux disciples disponibles étaient un Bébé Dinosaure et une Tortue comme on les appelait (je vous le donne en mille : Agumon et Betamon), qui, s’ils n’étaient pas morts des combats, finissaient par évoluer encore 2 jours après en un des 7 Champions disponibles (du plus au moins rare) :

  • Dragon (Airdramon)
  • Serpent (Seadramon)
  • Masque Blanc (Meramon)
  • Dinosaure à Pics (Tyranomon)
  • Dinosaure (Greymon)
  • Masque Noir (Devimon)
  • Limace (le plus détesté de tous et de loin le plus commun, Numemon !)

Enfin, comme le voulait la rumeur (et à priori cela semble être vrai), si le Digimon remportait sa toute première bataille (100 % victories), il pouvait évoluer encore 2 à 4 jours plus tard en un des 3 Ultimes (Dinosaure Ailé, Bébé Ultime ou Nounours)… s’il n’est pas mort de ses nombreuses batailles d’ici-là ! Un véritable privilège pour les impatients que nous étions à l’époque, les ultimes pouvant combattre de manière illimitée sans jamais mourir en sortie de combat (sauf dans de rares cas le Dinosaure Ailé parrait-il).

Ce qui était vraiment cool, c’était les projectiles qui variaient d’un Digimon à l’autre et qu’on voyait venir sur son bestiot à l’écran du boîtier une fois le combat engagé (rochers pour le Bébé Dinosaure, éclairs pour la Tortue, fléchettes pour les serpents, gants de boxe pour les masqués, météorites pour les dinosaures et… cacas pour la Limace) !

Ca réveille des souvenirs ? Et bien, j’espère que ça vous donne envie de vous en racheter un ! Il est urgent de relancer la mode (bon, une fois le Covid passé, je le concède !).

Quelques vérités insoupçonnées rétablies…

Après avoir reçu mes boîtiers, je me suis mis à me documenter (maintenant qu’Internet existe). Et j’ai en fait pris connaissance de plein de petits trucs… qu’on n’aurait jamais soupçonné à l’époque !

Première surprise : la gueule et le vrai nom des bestiots ! En même temps, quand on voit la différence entre ce qu’on avait à l’écran et la vraie tête de la bestiole, on ne pouvait pas imaginer… bref, je vous laisse plutôt juger sur pièce…

Je ne sais pas pour vous, mais moi ça m’a quand même fait un choc de me rendre compte qu’en fait le « chat » du Débutant était un chamallot avec le visage de Stitch… que la Limace est ce tas de morve flashy aux yeux sortis d’orbite, que Masque Noir et Masque Blanc étaient en fait un diable morbide et un bonhomme de feu, alors que je n’imaginais que des lutteurs de catch. Ou que le légendaire Dinosaure Ailé était un fer à repasser resté trop longtemps sur un rideau. Ou encore que le Nounours avait le mal de mer après avoir fait trop de montagnes russes…

Autre facteur dingue : les champions censés être les plus difficiles à obtenir et les plus valorisants sont en fait les plus communs et vice versa ; qui aurait pensé qu’il fallait complètement rater son élevage pour obtenir un des rarissimes serpents ? 😀

Ensuite, ce qui a probablement été le plus étonnant, c’est surtout que les évolutions ne sont pas toutes possibles (exemple : la Tortue ne peut pas devenir un dinosaure !). Pire encore : certains facteurs comme le nombre d’entraînements suivis, le fait de gaver le Digimon ou encore le nombre de batailles remportées ont toujours été déterminants dans le champion obtenu. Qui l’eût cru…

Pour connaître les règles exactes (spoiler alert !), rendez-vous sur l’excellente page de Humulous, qui a fait un super blog sur le sujet. D’ailleurs, toujours d’après ce dernier, il semblerait qu’il y ait deux niveaux au dessus d’Ultime dans le boîtier 20th Anniversary que j’ai acquis par erreur. Mais franchement, je n’aime pas !

Comment acquérir un boîtier Digimon en 2021…

Attention, je me suis bien renseigné avant l’achat et il est très facile de se tromper ! Le boîtier que nous utilisions en 1997-1998 s’appelle : Digimon Bandai 1997 Ver. 1 / Original / First Generation.

Les authentiques n’existent qu’en quatre couleurs : gris, marron, jaune foncé et indigo. Ensuite, vous avez toutes les chances de vous tromper si vous tombez sur un modèle translucide ! En plus, il y en a surtout aux USA et au Japon, mais si vous en achetez du Japon, il y a de fortes chances pour qu’ils soient en japonais ! Guettez les boîtes ; celles des versions anglaises sont les boîtes en début d’article et les japonaises, celles ci-dessous :

A savoir que plusieurs générations (avec des bestioles différentes) sont sorties par la suite (mais n’ont pas connu le même succès, du moins au Liban). Pas ce qui vous fera retomber dans le charme de l’enfance !

Non, ce que vous cherchez, ce sont vraiment les bestioles de la première génération (nommées dans cet article). Et elles se paient au prix fort : comptez une centaine d’euros pour un boîtier d’occasion et jusqu’à plusieurs pour un boîtier neuf ! Vu la rareté, les vendeurs ne se font pas ch*er et ne les lâchent pas facilement.

Mais ce n’est pas fini… après avoir acquis les miens, il s’est avéré que je suis tombé sur… des remakes de 2017, appelés Digimon 20th Anniversary ! A la même apparence que les premiers (c’est limite à se demander s’ils n’ont pas fait exprès !), ils contiennent toutefois de quelques écarts : déjà, ce sont une compliation de plusieurs des premières générations, et on peut choisir celle qu’on veut. Un indice : ils sont beaucoup moins chers (20 à 30 € par boîtier) et c’est pour ça que je me suis « fait avoir ».

Jusque-là rien de grave, mais au fur et à mesure qu’on prend connaissance des différences avec les boîtiers originaux, on finit par se rendre compte que ce ne sont plus du tout les mêmes :

  • Le boîtier n’accueille plus deux piles LR44, mais une seule pile ronde CR032
  • La fente à languette n’existe plus ; la languette est directement insérée dans la fente d’ouverture du dos du boîtier*

(*) Probablement pour éviter aux utilisateurs d’abîmer leur boîtier en tentant à répétition le fameux bug du Reset, qui consistait en le retrait de la languette pendant un rallumage pour tenter de forcer le boîtier à produire un Digimon fort sans avoir à l’élever. Il fallait cependant rallumer le boîtier à mi-puissance des centaines de fois avant d’y arriver. Autant dire que l’électronique n’aime pas vraiment…

  • Il y a désormais une jauge Effort en plus de Hungry (qui se remplit en nourissant le Digimon) et Strength (qui se remplit en lui donnant des comprimés de vitamines), qui se remplit en faisant des séances d’entraînement. Elle semble augmenter les chances de victoire en combat
  • La bataille et l’entraînement ne sont pas du tout pareils ; je ne vais pas rentrer dans les détails, mais pas de quoi réveiller sa nostalgie du système bien plus simple des boîtiers ver. 1
  • Si un Digimon chie 4 fois et qu’on ne nettoie pas, il tombe malade et peut en mourir des heures plus tard, chose impossible dans la ver. 1 (à savoir que les Digimon ont une diarhée d’enfer, vu qu’ils passent leur journée à chier par terre !)
  • On ne peut plus éteindre la lumière pour le sommeil, mais à la place on peut soit forcer son Digimon à faire une sieste de 3 heures, soit le réveiller de force (nul !)
  • Un Digimon a désormais des motifs de décès (blessure, mort naturelle, maladie, faim…), ce qui lui permet de pondre un oeuf sur son lit de mort (mais je ne sais pas à quoi cela sert) s’il est mort de cause naturelle
  • Il y a un menu Dictionnaire en plus qui joue le rôle de Pokédex ; il répertorie tous les Digimon déjà acquis sur le boîtier et une option est disponible pour « importer » un Digimon encore inconnu depuis un autre boîtier pour alimenter ses pages
  • Je n’ai pas trop compris, mais il semblerait qu’on puisse avoir deux Digimon vivant côte à côte (peut-être dans une autre génération ?). Dans la mienne, j’ai un oeuf avec un point d’interrogation immobile à côté de mes Digimon.

    Edit : En enfonçant les deux boutons du haut, on peut choisir l’oeuf d’une génération spécifique. Et en choisissant celui de la première, j’obtiens effectivement deux Digimon côte à côte. Par contre, ça devient l’enfer de les élever niveau sollicitation, et il est dommage que les deux Digimon du même boîtier ne puissent pas se battre entre eux.

  • Il existe un mode de combat appelé Tag : c’est un peu l’équivalent du combat Duo dans Pokémon, à deux contre deux. Il permet de faire combattre dans une même bataille les deux Digimon élevés. Bon point : contrairement aux batailles classiques, on peut faire une bataille Tag avec un seul boîtier, impliquant les deux Digimon en cours d’élevage et deux Digimon aléatoires d’une génération différente choisis par le système.
  • Quelques autres petits changements cosmétiques et au niveau des animations

Bref, on s’éloigne de l’objectif initial, qui était de se remémorer le boîtier de son enfance. Et ces écarts ne sont pas vraiment les bienvenus, en tout cas, pas de mon point de vue.

Bon à savoir : les boîtiers 20th Anniversary peuvent à priori quand même combattre avec les vrais Ver. 1. L’animation sera alors la même que sur ces derniers… mais avec des projectiles génériques (ceux du Bébé Dinosaure). On y était presque !

Pour ma part, je pense que je vais donc guetter eBay à la recherche des authentiques Ver 1. Et vous, c’est quand qu’on se fait une partie… 24 ans plus tard ? 😉

Edit : Avec un peu (beaucoup) de chance, j’ai réussi à mettre la main sur deux boîtiers Ver. 1 japonais d’occasion, que j’ai réussi à acquérir à bon prix. Je les attends avec impatience !

Cet article est paru en premier sur le blog Chartouni.fr

 

Sus aux idées reçues sur les antivirus informatiques !

Le sujet des antivirus suscite souvent des débats houleux et passionnés d’informaticiens et autres fans de high tech, y compris (et surtout) sur Internet.

Mais que ne faut-il pas lire ou entendre ; depuis plusieurs années maintenant, une idée se répand comme une trainée de poudre comme quoi un antivirus ne servirait à rien. Qu’en est-il dans la réalité ? Petit récapitulatif pour trier le vrai du faux.

Qu’est-ce qu’un antivirus et à quoi sert-il ?

Bon, je pense que tout le monde le sait à peu près. C’est un logiciel qu’on installe sur son système d’exploitation (Windows, Mac…) et qui sert à protéger l’utilisateur contre les dangers du web. Parmi lesquels :

  • Les malwares : autrefois appelés des « virus » et plus connus sous ce nom-là, ce sont des fichiers qui sont capables d’entreprendre des actions malveillantes (vol ou destruction de données, activation de portes dérobées pour permettre à un pirate de prendre le contrôle de votre machine ou de vous espionner à votre insu, utiliser votre machine pour relayer des attaques…etc.)
  • Le phishing : technique consistant à faire croire à un internaute qu’il visite un site légitime sur lequel il doit saisir des données de paiement ou d’identification (site de banque, par exemple). En réalité, le site est falsifié et permet à un pirate d’extorquer ces données.
  • Les tentatives d’intrusion : un PC connecté à Internet est (en théorie) exposé à des robots qui « scannent » les machines connectées pour tenter de s’y connecter et d’y introduire des malwares en exploitant des failles de sécurité. C’est notamment le cas sur les Wifi publics, par exemple. Le pare-feu intégré à l’antivirus permet de parer ces attaques, souvent de manière silencieuse.
  • Les ransomwares : appelés « cryptogiciels » en français, c’est une forme de malware consistant à chiffrer tout le contenu de votre PC et vous promettant, moyennant finance onéreuse, la clé de déchiffrement. En pratique, payer les pirates ne vous garantit pas la récupération de vos données.

Certains antivirus, selon la formule achetée, offrent des compléments de sécurité comme un contrôle parental pour filtrer certains contenus sensibles auxquels vos progénitures trop jeunes tenteraient d’accéder, l’effacement sécurisé pour détruire des données sur votre PC de façon à ce qu’elles ne soient pas récupérables facilement par des outils spécialisés si vous manipulez des données sensibles, le VPN qui permet de surfer anonymement sur le web…etc.

Mais ! Mais je n’ai pas d’antivirus ! Vais-je mourir ?

Rassurez-vous. Si vous possédez un système d’exploitation récent comme Windows 10, il existe un certain nombre de couches de protection intégrées qui vous protègent sans faire usage d’un antivirus.

Tout d’abord, Windows 10 possède un antivirus intégré qui s’appelle Windows Defender. Plus discret qu’un autre antivirus, il laisse penser à beaucoup d’utilisateurs « qu’ils n’ont pas d’antivirus ». Cependant, celui-ci s’active par défaut si aucun autre antivirus n’a été détecté sur la machine.

A contrario, l’antivirus tiers prend le relais et désactive Windows Defender (car plusieurs antivirus actifs sur un même poste peuvent créer plus de problèmes que de solutions à cause d’incompatibilités entre eux).

Pour un utilisateur de Windows 10, donc, dire « qu’on n’a pas d’antivirus » veut en général dire qu’on « n’a pas installé d’antivirus tiers et choisi de rester sous Windows Defender (sans surcoût) ».

Dans la même ligne, un internaute disant « qu’un antivirus ne sert à rien » veut en général avancer le fait « qu’acheter un antivirus pour remplacer Windows Defender n’apporte aucune valeur ajoutée ». Du moins, de son point de vue…

Par ailleurs, en ce qui concerne le phishing, certains navigateurs récents comme Google Chrome, largement répandu, sont désormais capables de bloquer d’entrée de jeu l’accès à des sites de phishing dont ils ont connaissance, et d’isoler le navigateur du reste du système d’exploitation pour empêcher l’introduction d’un malware depuis un site web infecté.

En outre, Gmail, le client mail le plus utilisé, filtre déjà très bien une grande quantité de mails infectés ou incitant le destinataire à visiter un site de phishing.

Enfin, Windows 10 intègre également un pare-feu aux performances très correctes.

Ces protections suffisent-elles à me protéger ?

C’est là le sujet sensible qui divise toute la sphère ; plutôt que de se poser la question « un antivirus est-il utile ? », il vaut mieux plutôt la formuler ainsi : « un antivirus tiers apporte-t’il une protection supérieure à Windows Defender et une valeur ajoutée par rapport aux protections de base dont je dispose déjà ? ».

La réponse à cette question est plus délicate qu’il n’y paraît. Tout d’abord, cela dépend de l’antivirus tiers choisi.

En effet, les comparatifs les plus sérieux sont AV-Comparatives et AV-Test. Mais ils ne sont pas toujours très digestes à décortiquer.

Les magazines d’informatique font des comparatifs en général un peu plus équilibrés ; moins axés sur les scores et l’efficacité pure, ils sont plus orientés « consommateur », faisant peser dans la balance des critères plus secondaires comme les options incluses, l’ergonomie, l’impact sur les performances du système et le prix.

Des critères qui peuvent compter, dans le sens où Windows Defender possède une interface trop dissimulée, ou un temps de scan du PC pratiquement infini. Le plus visible de ces comparatifs sur le net français est actuellement celui de Clubic.

On observe en tout cas dans ces comparatifs que Windows Defender offre des performances tout à fait honorables.

Mais alors pourquoi certains sont méfiants à l’égard de Windows Defender ?

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, son historique ; autrefois appelé Windows Live OneCare, payant et exécrable, puis rebaptisé Microsoft Security Essentials devenu gratuit mais toujours pas au niveau, il a en quelque sorte ancré et signé le non-savoir faire de Microsoft en matière de cybersécurité pour les particuliers ; chose pour laquelle on ne peut pas blâmer la raymonde, ce domaine complexe étant loin d’être sa spécialité. On a donc tendance, à juste titre, à plus faire confiance à des éditeurs dont c’est le coeur de métier, chose qui est toute à notre honneur.

De plus, Microsoft ayant de base une réputation qui divise déjà sur la qualité de ses produits (y compris Windows), il n’était que prévisible que son antivirus soit aussi mal reçu.

Pour autant, les comparatifs récents se tuent à nous rabacher les oreilles que Windows Defender a fait du bon chemin pour rattraper ses concurrents. A juste titre ? On a le droit d’avoir des doutes.

Dois-je donc acheter un antivirus pour me considérer bien protégé, oui ou non ?

En fait, tout est une question de goût du risque et de probabilités.

Pour vulgariser et simplifier au maximum : pour chaque situation où vous vous exposez à une infection par un malware, efforçons nous d’admettre que Windows Defender vous épargnera l’infection 18 fois sur 20*.

Pour un grand nombre d’utilisateurs, c’est un score plutôt rassurant, tandis que d’autres accorderont plus de crédit au fait qu’il y a toujours un risque de tomber sur ces 2 fois où Windows Defender ne réussira pas à les défendre convenablement. Si vous me demandez mon avis, c’est une crainte plutôt justifiée…

Selon le malware que vous aurez ainsi attrapé, cela aura des effets plus ou moins graves, plus ou moins « coûteux » et plus ou moins discrets. Le plus grave étant de tomber sur un ransomware que Windows Defender n’arrête pas. A vous de voir, donc, si vous faites suffisamment confiance en votre prudence et en l’efficacité de Microsoft en matière de mise à jour des bases virales. En ce qui me concerne, ce n’est pas le cas, car je sais, entre autres, que ce n’est pas leur coeur de métier.

En reprenant cet exemple probabilistique, passer à certains antivirus payants vous permettra de pousser cette probabilité à 19 sur 20*. C’est déjà mieux, même si aucun antivirus n’arrête tous les malwares.

La question qui se pose est donc : jugez-vous vous exposer suffisamment souvent à des menaces, pour qu’il vaille la peine d’augmenter votre probabilité d’être efficacement protégé à chaque exposition, de 18 / 20* à 19 / 20*, en mettant la main à la poche ?

Si vous me demandez mon avis, moi qui suis quelqu’un de prudent, j’aurais tendance à vous dire qu’en 2021, le jeu en vaut effectivement la chandelle à cause du ravage coûteux des ransomwares ; ceux-ci sont vraiment une plaie s’ils arrivent à passer outre votre protection et peuvent littéralement détruire votre vie numérique.

Mon objectif à moi est donc de pousser cette probabilité au maximum de ce que permet le marché. Et pour ce faire, il est, selon moi, indispensable de faire appel à un éditeur spécialisé, expérimenté et réputé.

(*) Ces chiffres sont théoriques, les comparatifs étant disparates.

Dans ce cas, quel antivirus choisir ?

Tant qu’à investir dans un antivirus, autant en prendre un qui pousse la probabilité de réussir à parer l’attaque à son paroxysme, sinon à quoi bon en choisir un médiocre pour finalement faire moins bien que Windows Defender.

Les valeurs sûres du marché sont incontestablement Bitdefender et Kaspersky. En effet, depuis 2005 que je lis les comparatifs, ces deux éditeurs, respectivement roumain et russe, ont toujours été indétronables des premières places de tous les podiums.

Mais personnellement, je préfère Kaspersky, même si au fil des années Bitdefender a confirmé sa supériorité, car ce dernier est souvent instable et m’a plus d’une fois suffisamment déstabilisé Windows jusqu’au point de devoir réinstaller l’OS (plantages, écrans bleus, freezes…).

Cela dure depuis la mouture de 2012 à la tête de chien (qui remplace la fameuse boule rouge, célèbre logo original de l’éditeur), et malgré de multiples signalements, Bitdefender n’a jamais fait de progrès en la matière. C’est dommage, car cela me prive de la meilleure solution du marché. A savoir que Bitdefender propose souvent des offres, dont une fréquente à 6 mois gratuits. Pratique pour le tester.

Plus hypothétiquement, l’américain Norton aux célèbres couleurs jaunes, le finlandais F-Secure et le slovaque ESET (célèbre pour son antivirus autrefois appelé NOD32) se retrouvent souvent sur les marches suivantes du podium. Mais les comparatifs donnant des classements de plus en plus serrés et permutant les places, ils intercalent souvent Windows Defender entre ces grands noms, par ailleurs chers et moins sujets à des promotions que les deux premiers.

A savoir que F-Secure est minimaliste et n’embarque pas son propre pare-feu. C’est donc celui de Windows (qui, lui, est excellent) qui prend le relais.

En laissant donc de côté Bitdefender et Kaspersky, si pour une raison X ou Y ces antivirus ne vous plaisent pas, un bon moyen d’en choisir un autre serait donc de consulter les tendances récentes (sur les X derniers mois) des comparatifs. Tout en gardant en tête que chacun des grands noms va connaître son heure de gloire et que les classements en milieu d’échelle sont très fluctuants.

C’est tout ? Payer pour gonfler un chouia le taux de détection, ce n’est pas un peu exagéré ?

Non. Il n’y a pas que le nombre de malwares détectés qui compte pour évaluer l’efficacité d’un antivirus : un autre facteur, souvent négligé, est la capacité de l’antivirus à désinfecter un malware installé.

Et c’est là que le bât blesse ; de ce que j’ai pu observer à travers les années, tous les antivirus, y compris les meilleurs, se prennent (encore trop) souvent les pieds dans le tapis… et font parfois plus de mal que de bien : ils déclenchent une réinfection en manipulant le malware, voire, pour Bitdefender, sont carrément capables de vautrer une installation de Windows en se plantant pendant une désinfection !

Pas folichon, mais sur ce point particulier, et conformément à quelques observations récentes de ma part, Windows Defender ne m’inspire pour le moins pas particulièrement confiance dans ce domaine.

Enfin, moins important, mais quand même, il ne faut pas non-plus négliger le nombre de faux positifs ; un antivirus qui détecte plein de virus, c’est bien, mais un antivirus qui prend tout ce que l’utilisateur manipule comme fichiers pour des virus, ce n’est quand même pas terrible…

Or, sans pour autant que ce ne soit forcément une mauvaise chose, il est bon de savoir que Windows Defender ait un parti pris pour chercher à évincer tout logiciel que Microsoft ne jugerait pas sain pour son OS. Mais certains logiciels réputés anodins (même si certains connaisseurs en sécurité diront le contraire) comme CCleaner ou Unlocker** font partie des tristes victimes…

(**) J’ai malgré tout un doute sur ce dernier, d’autres antivirus semblant le blâmer aussi, mais je l’utilise depuis de nombreuses années, et il me semble être clean… (edit : à priori ce signalement serait lié aux cases à cocher lors de l’installation qui proposent d’installer des adwares en complément du logiciel, mais il est tout à fait possible de les refuser.)

Note : si vous décidez d’acheter un antivirus, choisissez plutôt la formule « suite de sécurité » ; habituellement appelées commercialement « Internet Security », elles intègrent en général le pare-feu de l’éditeur et parfois un certain nombre d’outils complémentaires qui constituent le « juste milieu » idéal en matière d’équipement. Enfin, la version « Total Security » va en général inclure en plus des fonctions plus secondaires comme l’effacement de données, le VPN et le contrôle parental. A vous de voir.

Et sur Mac ?

Contrairement à Windows, MacOS n’embarque pas d’antivirus natif. Ce qui est certain, par contre, c’est que – une fois n’est pas coutume – contrairement aux croyances, un antivirus est tout aussi indispensable sous Mac que sous Windows.

Il faut donc vous équiper et… passer à la caisse. Mais bon, les mauvaises langues diront que comme vous possédez un Mac, c’est sans doute que votre budget est confortable. 😉

Je ne m’avancerai pas trop sur les antivirus Mac, étant moins bien renseigné dessus, mais Bitdefender et Kaspersky proposent des déclinaisons sur Mac qui sont plutôt bien notées. Norton en possède une aussi et j’ai aussi pas mal lu sur la bonne réputation d’Intego.

Personnellement, si je devais m’équiper, je me tournerais donc vers un éditeur réputé et que je connais, comme Bitdefender ou Kaspersky (selon promo disponible).

Et sur mobile ?

L’utilité d’un antivirus sur mobile dépend de vos habitudes. Si vous testez tous les jeux à la con qui vous passent sous le nez, ça peut valoir le coup de s’équiper. Mais sachez que les App Store et Play Store font déjà beaucoup le ménage.

Après, il existe aussi des malwares pouvant infecter les smartphones en surfant avec, mais c’est peu répandu.

Personnellement, j’aurais tendance à vous conseiller de ne pas encombrer un smartphone avec un antivirus, surtout pour préserver la batterie. Mais étant peu intéressé par le sujet, je passe mon chemin.

Quid des antivirus gratuits ?

Les antivirus gratuits des éditeurs connus, à savoir, les tchèques Avast et AVG (le second ayant d’ailleurs été racheté par le premier) et l’allemand AntiVir, sont tout aussi efficaces que leurs moutures payantes, en général, avec le pare-feu maison en moins (dont on peut se passer au profit de celui de Windows).

Mais les résultats des comparatifs de ces suites tournant autour de celles de Windows Defender, il faudra surveiller les comparatifs pour être convaincu de s’ils tirent leur épingle du jeu comparé à l’antivirus de Microsoft. Si la tendance se confirme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et que votre budget antivirus est nul, il peut valoir le coup de se tourner vers ces solutions.

En ce qui concerne la capacité de l’antivirus à désinfecter un malware repéré, il y a fort à parier que les éditeurs d’antivirus fassent mieux que Windows Defender, néanmoins, faute de données concrètes là-dessus, je suis incapable de le prouver. Là encore, il va falloir surveiller les comparatifs pouvant contenir cette information.

D’un autre côté, à savoir que les antivirus gratuits affichent des pop-ups très chiantes pour vous inciter à opter pour les protections payantes et sont moins regardants sur la non-exploitation de vos données personnelles à des fins commerciales, selon les dernières informations à ma connaissance.

A mon avis, contentez-vous donc de Windows Defender, sauf s’il dégringole dans les comparatifs ou s’il s’avère, selon votre expérience, qu’il soit mauvais en désinfection.

Bof, de toute façon je n’ai jamais eu de virus…

FAUX, FAUX, FAUX et ARCHI-FAUX !!!

Vous êtes en train de pratiquer ce qu’on appelle de la « désinformation ». En effet, un virus ne va, en général, pas crier sur tous les toits qu’il vient de vous infecter ; la plupart des virus (ou plutôt « malwares ») ont d’ailleurs tout intérêt à rester discrets. C’est notamment le cas de tous ceux ayant pour but de vous espionner ou de rester latents pour préparer le relais d’une attaque.

La preuve ? Si vous ne possédez aucun antivirus (voire Windows Defender), profitez-en pour télécharger illico cette version gratuite de Kaspersky, vous offrant un scan gratuit. Vous allez avoir des surprises !

Conclusion

  • Un antivirus PC n’est pas inutile. Il est indispensable.
  • Ce n’est pas parce qu’un utilisateur pense ne pas avoir ou ne jamais avoir eu de virus qu’il n’a pas ou n’a jamais eu de virus (et c’est même, dans la majorité des cas, exactement le contraire !).
  • Un grand nombre d’utilisateurs de Windows 10 pensent à tort ne pas avoir d’antivirus, car ils ignorent l’existence de Windows Defender, embarqué nativement.
  • Windows Defender offre un niveau de protection honorable pour un bon père de famille, mais en optant pour certains antivirus payants bien choisis, on peut faire encore mieux.
  • Pour un utilisateur plus aventurier, les suites payantes Bitdefender et Kaspersky offrent une valeur ajoutée inéluctable, car bien qu’offrant un delta supplémentaire de probabilité de protection négligeable, ce delta peut réellement sauver d’une situation dramatique face, par exemple, à un ransomware sophistiqué dernier cri.
  • Pour estimer s’il vaut le coup de se financer un bon antivirus (aka aux performances supérieures à Windows Defender), il faut savoir estimer si, au travers de votre comportement sur le web et de votre goût du risque, vous pensez vous retrouver un jour face à une menace sophistiquée, que ce faible delta de probabilité supplémentaire (d’être bien armé face à cette menace) vaut le coup d’être financé ou non (avis personnel : oui).
  • Pour juger de la qualité d’un antivirus, il faut aussi tenir compte de sa qualité en désinfection, ainsi que de sa précision en matière de détection de faux positifs.
  • Nul n’est à l’abri d’une imprudence, même les utilisateurs les plus avertis. L’utilisateur n’est donc pas forcément le bouc émissaire à blâmer.
  • Les antivirus gratuits n’offrent à priori pas vraiment de valeur ajoutée face à Windows Defender, du moins aujourd’hui.

Et vous ? Quelles salades sur les antivirus a-t’on pu vous raconter ? Quel antivirus avez-vous finalement choisi ?

Ces informations ont été compilées de mes très nombreuses lectures dans les magazines et sur les sites de high tech depuis 2005 (Micro Hebdo, l’Ordinateur Individuel, 01net, Clubic, Korben, Zataz…etc.).

Cet article est paru en premier sur le blog Chartouni.fr