Point nostalgie : à la redécouverte des Digimon de notre enfance !

Ceux qui n’ont pas été collégien en 1997-1998 (ou malheureux parent victime des caprices de ces derniers) – ne doivent probablement pas voir de quoi je parle ; d’autres doivent déjà se dire « Ouah, ça remonte à tellement loin ! » ou bien « La vache, tu en as encore un? » (du moins je l’espère, sinon je vais encore me sentir bien seul…).

En tout cas, nul doute que si vous avez comme moi été enfant au Liban, vous ne pouvez pas être passé à côté de cette génération de petits boîtiers en plastique à écran chromatique, que tout enfant ayant cédé à cet effet de mode portait sur lui en permanence, de peur de manquer de soins à son bestiot électronique !

Malgré une frénésie éphémère, un nostalgique comme moi ne pouvait pas passer à côté de l’occasion de remettre la main sur un Digimon Bandai original, que j’ai réussi à trouver sur eBay !

De quoi s’agit-il ?

Rien à voir avec ces Tamagotchis bien nazes, ces bidules permettant simplement d’élever un bestiot qui finissait de toute manière par mourir, les Digimon, plus ou moins réputés comme les ancêtres des désormais bien plus célèbres Pokémon (qui, eux, ne sont ni plus ni moins que le but de la vie soit-dit en passant), étaient une version évoluée des Tamagotchis, mais avec une feature bien innovante qui en a fait un véritable carton !

En effet, tout comme les Pokémon, les Digimon sont des monstres qu’on entraîne au combat (c’est d’ailleurs eux qui ont ouvert la danse du concept) et les boîtiers sont capables de se connecter entre eux par contact physique pour combattre.

Le principe résumé, du moins tel qu’on l’avait compris…

Autant vous dire qu’Internet n’existait pratiquement pas à l’époque, du moins pas dans mon entourage libanais. Et autant vous dire que la notice approximative était assez avare en détails. Mais voici comment nous avions compris que fonctionnaient les Digimon :

Au retrait de la languette isolant les piles, un oeuf apparaissait à l’écran. Il éclosait 5 minutes plus tard pour donner naissance à un Nouveau Né. Avec sa sale gueule carrée minuscule, Botamon de son vrai nom (nous ne savions même pas que Digimon existait à l’époque et ne savions même pas non-plus que nos bestioles avaient des noms !) était encore incapable de combattre.

Il fallait attendre quelques heures qu’il évolue en un Débutant, une espèce de tête de chat que tout le monde détestait, car c’était le plus fréquent qu’on possédait (du fait qu’on faisait combattre nos Digimon jusqu’à ce qu’ils meurent et qu’on devait tout recommencer depuis le début) et que ce Débutant ne pouvait pas combattre non-plus ! Ce n’est que 2 jours plus tard (frustration garantie !) que Koromon évoluait en un Disciple pour pouvoir commencer à lancer des défis à ses copains.

Les deux disciples disponibles étaient un Bébé Dinosaure et une Tortue comme on les appelait (je vous le donne en mille : Agumon et Betamon), qui, s’ils n’étaient pas morts des combats, finissaient par évoluer encore 2 jours après en un des 7 Champions disponibles (du plus au moins rare) :

  • Dragon (Airdramon)
  • Serpent (Seadramon)
  • Masque Blanc (Meramon)
  • Dinosaure à Pics (Tyranomon)
  • Dinosaure (Greymon)
  • Masque Noir (Devimon)
  • Limace (le plus détesté de tous et de loin le plus commun, Numemon !)

Enfin, comme le voulait la rumeur (et à priori cela semble être vrai), si le Digimon remportait sa toute première bataille (100 % victories), il pouvait évoluer encore 2 à 4 jours plus tard en un des 3 Ultimes (Dinosaure Ailé, Bébé Ultime ou Nounours)… s’il n’est pas mort de ses nombreuses batailles d’ici-là ! Un véritable privilège pour les impatients que nous étions à l’époque, les ultimes pouvant combattre de manière illimitée sans jamais mourir en sortie de combat (sauf dans de rares cas le Dinosaure Ailé parrait-il).

Ce qui était vraiment cool, c’était les projectiles qui variaient d’un Digimon à l’autre et qu’on voyait venir sur son bestiot à l’écran du boîtier une fois le combat engagé (rochers pour le Bébé Dinosaure, éclairs pour la Tortue, fléchettes pour les serpents, gants de boxe pour les masqués, météorites pour les dinosaures et… cacas pour la Limace) !

Ca réveille des souvenirs ? Et bien, j’espère que ça vous donne envie de vous en racheter un ! Il est urgent de relancer la mode (bon, une fois le Covid passé, je le concède !).

Quelques vérités insoupçonnées rétablies…

Après avoir reçu mes boîtiers, je me suis mis à me documenter (maintenant qu’Internet existe). Et j’ai en fait pris connaissance de plein de petits trucs… qu’on n’aurait jamais soupçonné à l’époque !

Première surprise : la gueule et le vrai nom des bestiots ! En même temps, quand on voit la différence entre ce qu’on avait à l’écran et la vraie tête de la bestiole, on ne pouvait pas imaginer… bref, je vous laisse plutôt juger sur pièce…

Je ne sais pas pour vous, mais moi ça m’a quand même fait un choc de me rendre compte qu’en fait le « chat » du Débutant était un chamallot avec le visage de Stitch… que la Limace est ce tas de morve flashy aux yeux sortis d’orbite, que Masque Noir et Masque Blanc étaient en fait un diable morbide et un bonhomme de feu, alors que je n’imaginais que des lutteurs de catch. Ou que le légendaire Dinosaure Ailé était un fer à repasser resté trop longtemps sur un rideau. Ou encore que le Nounours avait le mal de mer après avoir fait trop de montagnes russes…

Autre facteur dingue : les champions censés être les plus difficiles à obtenir et les plus valorisants sont en fait les plus communs et vice versa ; qui aurait pensé qu’il fallait complètement rater son élevage pour obtenir un des rarissimes serpents ? 😀

Ensuite, ce qui a probablement été le plus étonnant, c’est surtout que les évolutions ne sont pas toutes possibles (exemple : la Tortue ne peut pas devenir un dinosaure !). Pire encore : certains facteurs comme le nombre d’entraînements suivis, le fait de gaver le Digimon ou encore le nombre de batailles remportées ont toujours été déterminants dans le champion obtenu. Qui l’eût cru…

Pour connaître les règles exactes (spoiler alert !), rendez-vous sur l’excellente page de Humulous, qui a fait un super blog sur le sujet. D’ailleurs, toujours d’après ce dernier, il semblerait qu’il y ait deux niveaux au dessus d’Ultime dans le boîtier 20th Anniversary que j’ai acquis par erreur. Mais franchement, je n’aime pas !

Comment acquérir un boîtier Digimon en 2021…

Attention, je me suis bien renseigné avant l’achat et il est très facile de se tromper ! Le boîtier que nous utilisions en 1997-1998 s’appelle : Digimon Bandai 1997 Ver. 1 / Original / First Generation.

Les authentiques n’existent qu’en quatre couleurs : gris, marron, jaune foncé et indigo. Ensuite, vous avez toutes les chances de vous tromper si vous tombez sur un modèle translucide ! En plus, il y en a surtout aux USA et au Japon, mais si vous en achetez du Japon, il y a de fortes chances pour qu’ils soient en japonais ! Guettez les boîtes ; celles des versions anglaises sont les boîtes en début d’article et les japonaises, celles ci-dessous :

A savoir que plusieurs générations (avec des bestioles différentes) sont sorties par la suite (mais n’ont pas connu le même succès, du moins au Liban). Pas ce qui vous fera retomber dans le charme de l’enfance !

Non, ce que vous cherchez, ce sont vraiment les bestioles de la première génération (nommées dans cet article). Et elles se paient au prix fort : comptez une centaine d’euros pour un boîtier d’occasion et jusqu’à plusieurs pour un boîtier neuf ! Vu la rareté, les vendeurs ne se font pas ch*er et ne les lâchent pas facilement.

Mais ce n’est pas fini… après avoir acquis les miens, il s’est avéré que je suis tombé sur… des remakes de 2017, appelés Digimon 20th Anniversary ! A la même apparence que les premiers (c’est limite à se demander s’ils n’ont pas fait exprès !), ils contiennent toutefois de quelques écarts : déjà, ce sont une compliation de plusieurs des premières générations, et on peut choisir celle qu’on veut. Un indice : ils sont beaucoup moins chers (20 à 30 € par boîtier) et c’est pour ça que je me suis « fait avoir ».

Jusque-là rien de grave, mais au fur et à mesure qu’on prend connaissance des différences avec les boîtiers originaux, on finit par se rendre compte que ce ne sont plus du tout les mêmes :

  • Le boîtier n’accueille plus deux piles LR44, mais une seule pile ronde CR032
  • La fente à languette n’existe plus ; la languette est directement insérée dans la fente d’ouverture du dos du boîtier*

(*) Probablement pour éviter aux utilisateurs d’abîmer leur boîtier en tentant à répétition le fameux bug du Reset, qui consistait en le retrait de la languette pendant un rallumage pour tenter de forcer le boîtier à produire un Digimon fort sans avoir à l’élever. Il fallait cependant rallumer le boîtier à mi-puissance des centaines de fois avant d’y arriver. Autant dire que l’électronique n’aime pas vraiment…

  • Il y a désormais une jauge Effort en plus de Hungry (qui se remplit en nourissant le Digimon) et Strength (qui se remplit en lui donnant des comprimés de vitamines), qui se remplit en faisant des séances d’entraînement. Elle semble augmenter les chances de victoire en combat
  • La bataille et l’entraînement ne sont pas du tout pareils ; je ne vais pas rentrer dans les détails, mais pas de quoi réveiller sa nostalgie du système bien plus simple des boîtiers ver. 1
  • Si un Digimon chie 4 fois et qu’on ne nettoie pas, il tombe malade et peut en mourir des heures plus tard, chose impossible dans la ver. 1 (à savoir que les Digimon ont une diarhée d’enfer, vu qu’ils passent leur journée à chier par terre !)
  • On ne peut plus éteindre la lumière pour le sommeil, mais à la place on peut soit forcer son Digimon à faire une sieste de 3 heures, soit le réveiller de force (nul !)
  • Un Digimon a désormais des motifs de décès (blessure, mort naturelle, maladie, faim…), ce qui lui permet de pondre un oeuf sur son lit de mort (mais je ne sais pas à quoi cela sert) s’il est mort de cause naturelle
  • Il y a un menu Dictionnaire en plus qui joue le rôle de Pokédex ; il répertorie tous les Digimon déjà acquis sur le boîtier et une option est disponible pour « importer » un Digimon encore inconnu depuis un autre boîtier pour alimenter ses pages
  • Je n’ai pas trop compris, mais il semblerait qu’on puisse avoir deux Digimon vivant côte à côte (peut-être dans une autre génération ?). Dans la mienne, j’ai un oeuf avec un point d’interrogation immobile à côté de mes Digimon.

    Edit : En enfonçant les deux boutons du haut, on peut choisir l’oeuf d’une génération spécifique. Et en choisissant celui de la première, j’obtiens effectivement deux Digimon côte à côte. Par contre, ça devient l’enfer de les élever niveau sollicitation, et il est dommage que les deux Digimon du même boîtier ne puissent pas se battre entre eux.

  • Il existe un mode de combat appelé Tag : c’est un peu l’équivalent du combat Duo dans Pokémon, à deux contre deux. Il permet de faire combattre dans une même bataille les deux Digimon élevés. Bon point : contrairement aux batailles classiques, on peut faire une bataille Tag avec un seul boîtier, impliquant les deux Digimon en cours d’élevage et deux Digimon aléatoires d’une génération différente choisis par le système.
  • Quelques autres petits changements cosmétiques et au niveau des animations

Bref, on s’éloigne de l’objectif initial, qui était de se remémorer le boîtier de son enfance. Et ces écarts ne sont pas vraiment les bienvenus, en tout cas, pas de mon point de vue.

Bon à savoir : les boîtiers 20th Anniversary peuvent à priori quand même combattre avec les vrais Ver. 1. L’animation sera alors la même que sur ces derniers… mais avec des projectiles génériques (ceux du Bébé Dinosaure). On y était presque !

Pour ma part, je pense que je vais donc guetter eBay à la recherche des authentiques Ver 1. Et vous, c’est quand qu’on se fait une partie… 24 ans plus tard ? 😉

Edit : Avec un peu (beaucoup) de chance, j’ai réussi à mettre la main sur deux boîtiers Ver. 1 japonais d’occasion, que j’ai réussi à acquérir à bon prix. Je les attends avec impatience !

Cet article est paru en premier sur le blog Chartouni.fr

 

Sus aux idées reçues sur les antivirus informatiques !

Le sujet des antivirus suscite souvent des débats houleux et passionnés d’informaticiens et autres fans de high tech, y compris (et surtout) sur Internet.

Mais que ne faut-il pas lire ou entendre ; depuis plusieurs années maintenant, une idée se répand comme une trainée de poudre comme quoi un antivirus ne servirait à rien. Qu’en est-il dans la réalité ? Petit récapitulatif pour trier le vrai du faux.

Qu’est-ce qu’un antivirus et à quoi sert-il ?

Bon, je pense que tout le monde le sait à peu près. C’est un logiciel qu’on installe sur son système d’exploitation (Windows, Mac…) et qui sert à protéger l’utilisateur contre les dangers du web. Parmi lesquels :

  • Les malwares : autrefois appelés des « virus » et plus connus sous ce nom-là, ce sont des fichiers qui sont capables d’entreprendre des actions malveillantes (vol ou destruction de données, activation de portes dérobées pour permettre à un pirate de prendre le contrôle de votre machine ou de vous espionner à votre insu, utiliser votre machine pour relayer des attaques…etc.)
  • Le phishing : technique consistant à faire croire à un internaute qu’il visite un site légitime sur lequel il doit saisir des données de paiement ou d’identification (site de banque, par exemple). En réalité, le site est falsifié et permet à un pirate d’extorquer ces données.
  • Les tentatives d’intrusion : un PC connecté à Internet est (en théorie) exposé à des robots qui « scannent » les machines connectées pour tenter de s’y connecter et d’y introduire des malwares en exploitant des failles de sécurité. C’est notamment le cas sur les Wifi publics, par exemple. Le pare-feu intégré à l’antivirus permet de parer ces attaques, souvent de manière silencieuse.
  • Les ransomwares : appelés « cryptogiciels » en français, c’est une forme de malware consistant à chiffrer tout le contenu de votre PC et vous promettant, moyennant finance onéreuse, la clé de déchiffrement. En pratique, payer les pirates ne vous garantit pas la récupération de vos données.

Certains antivirus, selon la formule achetée, offrent des compléments de sécurité comme un contrôle parental pour filtrer certains contenus sensibles auxquels vos progénitures trop jeunes tenteraient d’accéder, l’effacement sécurisé pour détruire des données sur votre PC de façon à ce qu’elles ne soient pas récupérables facilement par des outils spécialisés si vous manipulez des données sensibles, le VPN qui permet de surfer anonymement sur le web…etc.

Mais ! Mais je n’ai pas d’antivirus ! Vais-je mourir ?

Rassurez-vous. Si vous possédez un système d’exploitation récent comme Windows 10, il existe un certain nombre de couches de protection intégrées qui vous protègent sans faire usage d’un antivirus.

Tout d’abord, Windows 10 possède un antivirus intégré qui s’appelle Windows Defender. Plus discret qu’un autre antivirus, il laisse penser à beaucoup d’utilisateurs « qu’ils n’ont pas d’antivirus ». Cependant, celui-ci s’active par défaut si aucun autre antivirus n’a été détecté sur la machine.

A contrario, l’antivirus tiers prend le relais et désactive Windows Defender (car plusieurs antivirus actifs sur un même poste peuvent créer plus de problèmes que de solutions à cause d’incompatibilités entre eux).

Pour un utilisateur de Windows 10, donc, dire « qu’on n’a pas d’antivirus » veut en général dire qu’on « n’a pas installé d’antivirus tiers et choisi de rester sous Windows Defender (sans surcoût) ».

Dans la même ligne, un internaute disant « qu’un antivirus ne sert à rien » veut en général avancer le fait « qu’acheter un antivirus pour remplacer Windows Defender n’apporte aucune valeur ajoutée ». Du moins, de son point de vue…

Par ailleurs, en ce qui concerne le phishing, certains navigateurs récents comme Google Chrome, largement répandu, sont désormais capables de bloquer d’entrée de jeu l’accès à des sites de phishing dont ils ont connaissance, et d’isoler le navigateur du reste du système d’exploitation pour empêcher l’introduction d’un malware depuis un site web infecté.

En outre, Gmail, le client mail le plus utilisé, filtre déjà très bien une grande quantité de mails infectés ou incitant le destinataire à visiter un site de phishing.

Enfin, Windows 10 intègre également un pare-feu aux performances très correctes.

Ces protections suffisent-elles à me protéger ?

C’est là le sujet sensible qui divise toute la sphère ; plutôt que de se poser la question « un antivirus est-il utile ? », il vaut mieux plutôt la formuler ainsi : « un antivirus tiers apporte-t’il une protection supérieure à Windows Defender et une valeur ajoutée par rapport aux protections de base dont je dispose déjà ? ».

La réponse à cette question est plus délicate qu’il n’y paraît. Tout d’abord, cela dépend de l’antivirus tiers choisi.

En effet, les comparatifs les plus sérieux sont AV-Comparatives et AV-Test. Mais ils ne sont pas toujours très digestes à décortiquer.

Les magazines d’informatique font des comparatifs en général un peu plus équilibrés ; moins axés sur les scores et l’efficacité pure, ils sont plus orientés « consommateur », faisant peser dans la balance des critères plus secondaires comme les options incluses, l’ergonomie, l’impact sur les performances du système et le prix.

Des critères qui peuvent compter, dans le sens où Windows Defender possède une interface trop dissimulée, ou un temps de scan du PC pratiquement infini. Le plus visible de ces comparatifs sur le net français est actuellement celui de Clubic.

On observe en tout cas dans ces comparatifs que Windows Defender offre des performances tout à fait honorables.

Mais alors pourquoi certains sont méfiants à l’égard de Windows Defender ?

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, son historique ; autrefois appelé Windows Live OneCare, payant et exécrable, puis rebaptisé Microsoft Security Essentials devenu gratuit mais toujours pas au niveau, il a en quelque sorte ancré et signé le non-savoir faire de Microsoft en matière de cybersécurité pour les particuliers ; chose pour laquelle on ne peut pas blâmer la raymonde, ce domaine complexe étant loin d’être sa spécialité. On a donc tendance, à juste titre, à plus faire confiance à des éditeurs dont c’est le coeur de métier, chose qui est toute à notre honneur.

De plus, Microsoft ayant de base une réputation qui divise déjà sur la qualité de ses produits (y compris Windows), il n’était que prévisible que son antivirus soit aussi mal reçu.

Pour autant, les comparatifs récents se tuent à nous rabacher les oreilles que Windows Defender a fait du bon chemin pour rattraper ses concurrents. A juste titre ? On a le droit d’avoir des doutes.

Dois-je donc acheter un antivirus pour me considérer bien protégé, oui ou non ?

En fait, tout est une question de goût du risque et de probabilités.

Pour vulgariser et simplifier au maximum : pour chaque situation où vous vous exposez à une infection par un malware, efforçons nous d’admettre que Windows Defender vous épargnera l’infection 18 fois sur 20*.

Pour un grand nombre d’utilisateurs, c’est un score plutôt rassurant, tandis que d’autres accorderont plus de crédit au fait qu’il y a toujours un risque de tomber sur ces 2 fois où Windows Defender ne réussira pas à les défendre convenablement. Si vous me demandez mon avis, c’est une crainte plutôt justifiée…

Selon le malware que vous aurez ainsi attrapé, cela aura des effets plus ou moins graves, plus ou moins « coûteux » et plus ou moins discrets. Le plus grave étant de tomber sur un ransomware que Windows Defender n’arrête pas. A vous de voir, donc, si vous faites suffisamment confiance en votre prudence et en l’efficacité de Microsoft en matière de mise à jour des bases virales. En ce qui me concerne, ce n’est pas le cas, car je sais, entre autres, que ce n’est pas leur coeur de métier.

En reprenant cet exemple probabilistique, passer à certains antivirus payants vous permettra de pousser cette probabilité à 19 sur 20*. C’est déjà mieux, même si aucun antivirus n’arrête tous les malwares.

La question qui se pose est donc : jugez-vous vous exposer suffisamment souvent à des menaces, pour qu’il vaille la peine d’augmenter votre probabilité d’être efficacement protégé à chaque exposition, de 18 / 20* à 19 / 20*, en mettant la main à la poche ?

Si vous me demandez mon avis, moi qui suis quelqu’un de prudent, j’aurais tendance à vous dire qu’en 2021, le jeu en vaut effectivement la chandelle à cause du ravage coûteux des ransomwares ; ceux-ci sont vraiment une plaie s’ils arrivent à passer outre votre protection et peuvent littéralement détruire votre vie numérique.

Mon objectif à moi est donc de pousser cette probabilité au maximum de ce que permet le marché. Et pour ce faire, il est, selon moi, indispensable de faire appel à un éditeur spécialisé, expérimenté et réputé.

(*) Ces chiffres sont théoriques, les comparatifs étant disparates.

Dans ce cas, quel antivirus choisir ?

Tant qu’à investir dans un antivirus, autant en prendre un qui pousse la probabilité de réussir à parer l’attaque à son paroxysme, sinon à quoi bon en choisir un médiocre pour finalement faire moins bien que Windows Defender.

Les valeurs sûres du marché sont incontestablement Bitdefender et Kaspersky. En effet, depuis 2005 que je lis les comparatifs, ces deux éditeurs, respectivement roumain et russe, ont toujours été indétronables des premières places de tous les podiums.

Mais personnellement, je préfère Kaspersky, même si au fil des années Bitdefender a confirmé sa supériorité, car ce dernier est souvent instable et m’a plus d’une fois suffisamment déstabilisé Windows jusqu’au point de devoir réinstaller l’OS (plantages, écrans bleus, freezes…).

Cela dure depuis la mouture de 2012 à la tête de chien (qui remplace la fameuse boule rouge, célèbre logo original de l’éditeur), et malgré de multiples signalements, Bitdefender n’a jamais fait de progrès en la matière. C’est dommage, car cela me prive de la meilleure solution du marché. A savoir que Bitdefender propose souvent des offres, dont une fréquente à 6 mois gratuits. Pratique pour le tester.

Plus hypothétiquement, l’américain Norton aux célèbres couleurs jaunes, le finlandais F-Secure et le slovaque ESET (célèbre pour son antivirus autrefois appelé NOD32) se retrouvent souvent sur les marches suivantes du podium. Mais les comparatifs donnant des classements de plus en plus serrés et permutant les places, ils intercalent souvent Windows Defender entre ces grands noms, par ailleurs chers et moins sujets à des promotions que les deux premiers.

A savoir que F-Secure est minimaliste et n’embarque pas son propre pare-feu. C’est donc celui de Windows (qui, lui, est excellent) qui prend le relais.

En laissant donc de côté Bitdefender et Kaspersky, si pour une raison X ou Y ces antivirus ne vous plaisent pas, un bon moyen d’en choisir un autre serait donc de consulter les tendances récentes (sur les X derniers mois) des comparatifs. Tout en gardant en tête que chacun des grands noms va connaître son heure de gloire et que les classements en milieu d’échelle sont très fluctuants.

C’est tout ? Payer pour gonfler un chouia le taux de détection, ce n’est pas un peu exagéré ?

Non. Il n’y a pas que le nombre de malwares détectés qui compte pour évaluer l’efficacité d’un antivirus : un autre facteur, souvent négligé, est la capacité de l’antivirus à désinfecter un malware installé.

Et c’est là que le bât blesse ; de ce que j’ai pu observer à travers les années, tous les antivirus, y compris les meilleurs, se prennent (encore trop) souvent les pieds dans le tapis… et font parfois plus de mal que de bien : ils déclenchent une réinfection en manipulant le malware, voire, pour Bitdefender, sont carrément capables de vautrer une installation de Windows en se plantant pendant une désinfection !

Pas folichon, mais sur ce point particulier, et conformément à quelques observations récentes de ma part, Windows Defender ne m’inspire pour le moins pas particulièrement confiance dans ce domaine.

Enfin, moins important, mais quand même, il ne faut pas non-plus négliger le nombre de faux positifs ; un antivirus qui détecte plein de virus, c’est bien, mais un antivirus qui prend tout ce que l’utilisateur manipule comme fichiers pour des virus, ce n’est quand même pas terrible…

Or, sans pour autant que ce ne soit forcément une mauvaise chose, il est bon de savoir que Windows Defender ait un parti pris pour chercher à évincer tout logiciel que Microsoft ne jugerait pas sain pour son OS. Mais certains logiciels réputés anodins (même si certains connaisseurs en sécurité diront le contraire) comme CCleaner ou Unlocker** font partie des tristes victimes…

(**) J’ai malgré tout un doute sur ce dernier, d’autres antivirus semblant le blâmer aussi, mais je l’utilise depuis de nombreuses années, et il me semble être clean… (edit : à priori ce signalement serait lié aux cases à cocher lors de l’installation qui proposent d’installer des adwares en complément du logiciel, mais il est tout à fait possible de les refuser.)

Note : si vous décidez d’acheter un antivirus, choisissez plutôt la formule « suite de sécurité » ; habituellement appelées commercialement « Internet Security », elles intègrent en général le pare-feu de l’éditeur et parfois un certain nombre d’outils complémentaires qui constituent le « juste milieu » idéal en matière d’équipement. Enfin, la version « Total Security » va en général inclure en plus des fonctions plus secondaires comme l’effacement de données, le VPN et le contrôle parental. A vous de voir.

Et sur Mac ?

Contrairement à Windows, MacOS n’embarque pas d’antivirus natif. Ce qui est certain, par contre, c’est que – une fois n’est pas coutume – contrairement aux croyances, un antivirus est tout aussi indispensable sous Mac que sous Windows.

Il faut donc vous équiper et… passer à la caisse. Mais bon, les mauvaises langues diront que comme vous possédez un Mac, c’est sans doute que votre budget est confortable. 😉

Je ne m’avancerai pas trop sur les antivirus Mac, étant moins bien renseigné dessus, mais Bitdefender et Kaspersky proposent des déclinaisons sur Mac qui sont plutôt bien notées. Norton en possède une aussi et j’ai aussi pas mal lu sur la bonne réputation d’Intego.

Personnellement, si je devais m’équiper, je me tournerais donc vers un éditeur réputé et que je connais, comme Bitdefender ou Kaspersky (selon promo disponible).

Et sur mobile ?

L’utilité d’un antivirus sur mobile dépend de vos habitudes. Si vous testez tous les jeux à la con qui vous passent sous le nez, ça peut valoir le coup de s’équiper. Mais sachez que les App Store et Play Store font déjà beaucoup le ménage.

Après, il existe aussi des malwares pouvant infecter les smartphones en surfant avec, mais c’est peu répandu.

Personnellement, j’aurais tendance à vous conseiller de ne pas encombrer un smartphone avec un antivirus, surtout pour préserver la batterie. Mais étant peu intéressé par le sujet, je passe mon chemin.

Quid des antivirus gratuits ?

Les antivirus gratuits des éditeurs connus, à savoir, les tchèques Avast et AVG (le second ayant d’ailleurs été racheté par le premier) et l’allemand AntiVir, sont tout aussi efficaces que leurs moutures payantes, en général, avec le pare-feu maison en moins (dont on peut se passer au profit de celui de Windows).

Mais les résultats des comparatifs de ces suites tournant autour de celles de Windows Defender, il faudra surveiller les comparatifs pour être convaincu de s’ils tirent leur épingle du jeu comparé à l’antivirus de Microsoft. Si la tendance se confirme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et que votre budget antivirus est nul, il peut valoir le coup de se tourner vers ces solutions.

En ce qui concerne la capacité de l’antivirus à désinfecter un malware repéré, il y a fort à parier que les éditeurs d’antivirus fassent mieux que Windows Defender, néanmoins, faute de données concrètes là-dessus, je suis incapable de le prouver. Là encore, il va falloir surveiller les comparatifs pouvant contenir cette information.

D’un autre côté, à savoir que les antivirus gratuits affichent des pop-ups très chiantes pour vous inciter à opter pour les protections payantes et sont moins regardants sur la non-exploitation de vos données personnelles à des fins commerciales, selon les dernières informations à ma connaissance.

A mon avis, contentez-vous donc de Windows Defender, sauf s’il dégringole dans les comparatifs ou s’il s’avère, selon votre expérience, qu’il soit mauvais en désinfection.

Bof, de toute façon je n’ai jamais eu de virus…

FAUX, FAUX, FAUX et ARCHI-FAUX !!!

Vous êtes en train de pratiquer ce qu’on appelle de la « désinformation ». En effet, un virus ne va, en général, pas crier sur tous les toits qu’il vient de vous infecter ; la plupart des virus (ou plutôt « malwares ») ont d’ailleurs tout intérêt à rester discrets. C’est notamment le cas de tous ceux ayant pour but de vous espionner ou de rester latents pour préparer le relais d’une attaque.

La preuve ? Si vous ne possédez aucun antivirus (voire Windows Defender), profitez-en pour télécharger illico cette version gratuite de Kaspersky, vous offrant un scan gratuit. Vous allez avoir des surprises !

Conclusion

  • Un antivirus PC n’est pas inutile. Il est indispensable.
  • Ce n’est pas parce qu’un utilisateur pense ne pas avoir ou ne jamais avoir eu de virus qu’il n’a pas ou n’a jamais eu de virus (et c’est même, dans la majorité des cas, exactement le contraire !).
  • Un grand nombre d’utilisateurs de Windows 10 pensent à tort ne pas avoir d’antivirus, car ils ignorent l’existence de Windows Defender, embarqué nativement.
  • Windows Defender offre un niveau de protection honorable pour un bon père de famille, mais en optant pour certains antivirus payants bien choisis, on peut faire encore mieux.
  • Pour un utilisateur plus aventurier, les suites payantes Bitdefender et Kaspersky offrent une valeur ajoutée inéluctable, car bien qu’offrant un delta supplémentaire de probabilité de protection négligeable, ce delta peut réellement sauver d’une situation dramatique face, par exemple, à un ransomware sophistiqué dernier cri.
  • Pour estimer s’il vaut le coup de se financer un bon antivirus (aka aux performances supérieures à Windows Defender), il faut savoir estimer si, au travers de votre comportement sur le web et de votre goût du risque, vous pensez vous retrouver un jour face à une menace sophistiquée, que ce faible delta de probabilité supplémentaire (d’être bien armé face à cette menace) vaut le coup d’être financé ou non (avis personnel : oui).
  • Pour juger de la qualité d’un antivirus, il faut aussi tenir compte de sa qualité en désinfection, ainsi que de sa précision en matière de détection de faux positifs.
  • Nul n’est à l’abri d’une imprudence, même les utilisateurs les plus avertis. L’utilisateur n’est donc pas forcément le bouc émissaire à blâmer.
  • Les antivirus gratuits n’offrent à priori pas vraiment de valeur ajoutée face à Windows Defender, du moins aujourd’hui.

Et vous ? Quelles salades sur les antivirus a-t’on pu vous raconter ? Quel antivirus avez-vous finalement choisi ?

Ces informations ont été compilées de mes très nombreuses lectures dans les magazines et sur les sites de high tech depuis 2005 (Micro Hebdo, l’Ordinateur Individuel, 01net, Clubic, Korben, Zataz…etc.).

Cet article est paru en premier sur le blog Chartouni.fr

Comparatif de ROMs Android 10 / Q pour Samsung Galaxy S9

Et oui, c’est le grand retour des tests de ROMs sur mon blog après une longue absence dans le domaine ! Je dois dire que les choses ont bien évolué depuis la dernière fois.

Possédant actuellement un Samsung Galaxy S9 depuis 2 ans, les heureux possesseurs de ce même smartphone vont pouvoir bénéficier de mes retours sur expérience.

Mais avant de commencer, petit rappel des bases.

Qu’est-ce qu’une ROM ?

En matière d’Android, on appelle une « ROM » une version packagée du système d’exploitation Android qu’on peut déployer sur le téléphone pour remplacer celle qui est en place.

C’est « un peu » comme si vous installiez une nouvelle version de Windows sur votre PC, sauf que là on parle d’Android, le système d’exploitation mobile de Google.

Il existe 2 types principaux de ROMs :

  • Les ROMs Stock ou OneUI : ce sont des ROMs packagées par Samsung, officielles et disponibles de la part du fabricant pour votre téléphone. Elles contiennent Android et une surcouche travaillée par Samsung, ainsi qu’un certain nombre de fonctionnalités Samsung et d’applications Samsung.
  • Les ROMs Custom : Il s’agit de ROMs bidouillées ou conçues par des développeurs tiers passionnés, qui veulent partager leur savoir-faire ou rendre service. Ils exposent donc le fruit de leur travail aux internautes (Android étant open source). Il en existe deux sous-types :
    • Les ROMs Custom Stock : Ce sont des ROMs Stock « bidouillées » (entendez normalement « améliorées ») par des développeurs lambda, mais qui restent basées sur une ROM Stock, donc livrées avec les Samsungueries (exemple : ALEXNDR ROM)
    • Les ROMs Custom AOSP : Ce sont des ROMs « épurées », c’est-à-dire qu’elles ne contiennent que le système Android de base, sans les Samsungueries, et parfois même, sans les applis Google de base, qui sont à installer à la main séparément (on les appelle les GApps). La plus célèbre est LineageOS.

Ici, nous allons parler de ROMs Custom et les comparer pour vous aider à en choisir une.

Quel est l’intérêt d’installer une ROM Custom ?

Si vous êtes technicien ou passionné de High Tech, les bénéfices d’une ROM Custom sont les suivants : 

  • Elle permet d’avoir un téléphone rooté : cela permet de faire usage d’un certain nombre d’applications altérant en profondeur le système, chose normalement impossible avec une ROM Stock « normale », pour exploiter son téléphone au maximum de ses capacités. Cela permet notamment d’installer des applications de blocage de publicités puissantes (Ad Away), et de jouir d’applications permettant très facilement de sauvegarder ses données et de les migrer d’une ROM à l’autre (TitaniumBackup ou Migrate)
  • Elle permet d’avoir des menus ou fonctionnalités intéressantes parfois ajoutées par des développeurs (changement de thème plus en profondeur que ce que permet Samsung)
  • Les ROMs Custom sont parfois tunées pour mieux exploiter la puissance du processeur ou faire de meilleures économies d’énergie. Tout dépend de ce qu’a fait le développeur.

En revanche, il y a un prix à payer :

  • Installer une ROM Custom déclenchera la fonte d’un fusible physique dans le téléphone, indiquant au fabricant que la garantie n’est plus valable. C’est ce qu’on appelle le Knox Trip 0x1 (0x0 voulant dire que le fusible n’a pas encore fondu). C’est irréversible, et même les développeurs les plus doués n’ont pas su contourner cette mesure de protection. Si votre téléphone n’est déjà plus sous garantie, vous vous en foutez.
  • Installer une ROM Custom rendra indisponible Samsung Pay ou les paiements en NFC via votre mobile. En effet, Samsung a mis en place des sécurités matérielles considérant que votre téléphone n’est plus suffisamment « safe » pour effectuer des paiements avec. Ça peut se comprendre. Personnellement, je n’ai rien à faire de ces fonctionnalités, donc je m’en fous.

Installer une ROM Custom sur son smartphone Samsung nécessite de connaître un certain nombre de manipulations techniques, qui ne sont pas détaillées dans cet article.

Protocole de test subjectif

Les ROMs ont toutes été installées sur une partition vierge (full wipe), et conformément aux instructions de leurs topics. La version de TWRP utilisée est la 3.2.3-0, réputée stable.

Les données de la précédente ROM (applications notamment) ont été restaurées avec Migrate, et les paramètres des comptes, du Wifi, du Bluetooth…etc. reparamétrés à la main.

Lorsque cela était possible, j’ai utilisé les options de l’installeur AROMA embarqué pour débloater la ROM en fonction de mes besoins (aka retirer des applications Google ou Samsung dont je n’ai pas besoin, sachant qu’au moindre doute, je gardais l’application).

Je fais un usage plutôt communicatif, web et multimédia de mon smartphone (appels, surf web…etc.), et ne joue pas ou peu. J’ai donc écarté les jeux de mon test.

Enfin, concernant l’autonomie, je les ai vraiment comparées au feeling / à vue de nez. Je note mes constatations, mais sachez qu’elles n’ont pas joué dans le classement, puisqu’il ne s’agit pas de mesures officielles et dans les règles de l’art.

Une qualité des ROMs en hausse

Notez qu’il y a eu beaucoup de progrès en matière de développement de ROMs Android au fil des versions, et que les ROMs de ce classement tiennent toutes dans un mouchoir de poche.

Fini les Force Close en boucle, les freezes d’écrans, les applis qui ne veulent pas s’ouvrir… même les bootloops, autrefois fréquentes après l’installation d’une ROM Custom, sont devenus rares.

En effet, elles témoignent toutes d’une grande qualité générale, et se démarquent notamment par des bugs qui peuvent être bloquants pour certains utilisateurs en fonction de leurs besoins.

C’est principalement pour cela que j’ai fait ce classement et que je n’ai pas mis de notes (à part la LineageOS, et au vu de la spécificité de mes bugs, je pense qu’elles auraient toutes eu un 5/5). Bref, place au classement des ROMs Android 10 / Q pour Samsung Galaxy S9.

1ère / Gagnante – ALEXNDR Dev-Base 7.3

Développeur polonais que je connais de longue date, ALEXNDR n’en n’est pas à son coup d’essai en matière de ROMs Android.

Il propose ici la formule gagnante : une ROM Android 10 pour Galaxy S9 stable, réactive, clé en main et avec peu de bugs.

Dans une ancienne version j’ai pu rencontrer des bugs bloquants comme l’impossibilité de me connecter à mon compte Samsung, ou même une ROM rendue inutilisable à cause de simples mises à jour d’applications Samsung, aboutissant à des bootloops (redémarrages en boucle infinie).

Toutefois, dans la version 7.3, ces problèmes semblent désormais faire partie du passé, ce qui témoigne de la réactivité du développeur.

Bien que cette ROM semble plutôt consommatrice en énergie, sans pouvoir officiellement le confirmer, le seul bug résiduel à ce jour est lié au Bluetooth ; avec le codec AAC paramétré par défaut à chaque connexion de casque, les saccades de son sont fréquentes, voire systématiques.

Le seul moyen de contourner cela est de passer ce codec en SBC à chaque connexion de casque. A savoir qu’il y a des patchs Magisk qui sont censés permettre résoudre ce problème, mais je ne les ai pas particulièrement sentis efficaces.

Mis à part ce bug désagréable, la ROM d’ALEXNDR n’en demeure pas moins une valeur sûre, pourvu que les problèmes des précédentes versions ne refassent pas surface. C’est en tout cas la ROM que j’aie réussi à garder le plus longtemps.

Avantages
Inconvénients

+ La performance et stabilité globale
+ Les bugs majeurs en déclin, témoignant d’une bonne qualité du support

– Les saccades Bluetooth
– La ROM (autrefois) mise à terre par certaines mises à jour de simples applications Samsung
– La potentielle voracité en énergie

2ème – EdYoBlue Q 7.0

Talonnant la première, cette ROM réalisée par deux développeurs français Ed et Yoan semble être le fruit d’un lourd travail régulier sur tous les fichiers livrables d’une ROM Android.

Couplée au kernel WhiteWolf, avec lequel elle m’a été fournie par défaut, elle allie une fluidité et stabilité inégalées des autres ROM de ce comparatif.

A l’installation, je me suis toutefois retrouvé avec deux barres de notifications superposées, avec une tonne d’informations pêle-mêle et inutiles (l’heure 2 fois, la date du jour, le nom de l’opérateur, l’icône du VoLTE, une icône 3MinitBattery moche en double avec la batterie…). Les icônes de notifications, elles, étaient en noir sur fond noir.

Pour rendre tout cela plus propre, j’ai dû m’égarer pendant des heures dans les menus mal agencés et peu clairs de l’application EdYoBlue Control embarquée (ce qu’on appelle un « kitchen ») et Potato Gradient.

Les options disponibles ne sont parfois pas forcément bien choisies (exemple : on a d’innombrables façons de personnaliser la couleur, la police et le format de la date à afficher dans la barre des notifications, mais aucune option pour tout simplement l’enlever – ou alors, je ne l’ai pas trouvée…). On aurait pu se contenter d’aller à l’essentiel.

Pensez aussi à désactiver la Dual Statusbar pour parvenir à quelque chose de sobre.

Pour enlever l’icône VoLTE et remettre celle qui indique si je suis en 3G ou 4G, la logique voudrait que j’aille dans Icons Notifications, mais rien à ce sujet ; on a bel et bien l’option pour personnaliser la gueule de l’icône, mais pas de quoi l’afficher dans la barre. Pas folichon…

De plus, lorsque certains changements sont faits, cela a pour effet de réactiver Potato Gradient (permet d’afficher un gradient de couleurs en fond de la barre, pas très élégant à mon goût), ce qui ne facilite pas les choses pour parvenir à ses fins.

Le mieux que j’aie pu faire est le résultat ci-dessous, mais je n’ai toujours pas trouvé le moyen d’afficher les icônes du Wifi ou de la 4G et d’enlever la date et l’icône VoLTE.

Une fois le nettoyage fait dans la barre, le seul autre bug gênant que j’aie à signaler est le fait que quand un correspondant m’appelle, si j’utilise directement la fente du téléphone, je n’entends rien jusqu’à changer la source du son (casque, haut parleur…) au moins une fois. Bizarre, d’autant plus que les devs m’ont dit que je suis le seul à avoir signalé ce problème (comme disent la plupart des devs la première fois qu’un bug est trouvé, en fait).

A part ça, je peux signaler que c’est la ROM que j’aie senti la plus énergivore, sans validation officielle, car je n’ai pas non-plus fait usage uniforme de mon téléphone avec les différentes ROMs testées (et que ma batterie de 2 ans est sûrement un peu fatiguée).

En gros, il s’agit-là d’une ROM stable, mais qui nécessite customisation et difficile à customiser. Mais une fois qu’elle l’est à votre goût, elle apportera pleine satisfaction.

Si Ed et Yoan ont donc su allier l'(in)utile à l’agréable, le principal problème de cette ROM est au niveau de son public adressé et de sa politique de support : la ROM EdYoBlue se veut être une ROM privée / Premium, avec un accès contrôlé et restreint. En effet, afin de télécharger la ROM, il faut réclamer aux auteurs une clé personnelle (qu’ils ont mis 48h à peu près à me fournir).

Mais surtout, sous prétexte d’un travail chronophage et d’autres impacts désastreux sur leur vie personnelle, les auteurs n’ont pas hésité à mettre en place une politique de mises à jour payantes (et onéreuses de mon point de vue). Ce n’est pas très fair play compte-tenu de l’esprit bénévole du développement de ROMs en général…

Et quand bien même cette politique de « dons forcés » semble avoir séduit une minorité de généreux lèche-bottes naïfs, il n’en n’aura évidemment pas fallu plus de ma part que de dénoncer la pratique pour susciter de vives émotions et réactions immatures de la part des développeurs, hermétiques à l’idée d’explorer d’autres solutions de rémunération, ce qui a suffi à me faire faire chemin à part.

C’est un peu dommage, car cette ROM était sur la bonne voie, mais la façon peu diplomatique avec laquelle ils ont voulu faire passer les utilisateurs à la caisse, quand bien même cela soit mérité, n’a pas fini de me scandaliser.

Au passage, je ne remercie pas le forum Phonandroid de m’avoir banni pour avoir simplement écrit ceci sur le topic de la ROM :

Ce qui a abouti à cela :

Cela dit, comme il s’avère que Ed, un des développeurs, est en fait modérateur du forum en question, nul doute pour moi qu’il ne s’agisse simplement d’une représaille pour avoir osé critiquer le fait qu’il rende sa ROM payante. Pour la liberté d’expression, on repassera, donc.

Bon point quand même : à priori la version 7 actuelle va rester gratuite. Mais la coupe déborde déjà…

Avantages
Inconvénients

+ La plus stable et performante
+ Le support généreux en contenu, parfois même un peu trop
+ Le côté « Made In France » 🙂

– Les livrables non publics et la difficulté à télécharger la ROM
– La barre de notification initiale dégueulasse
– Le bug des conversations téléphoniques
– Le kitchen de très mauvaise qualité
– La plus énergivore
– L’écran de démarrage un peu moche
– Le racket et le chantage organisés autour du support et la réaction hostile et immature des auteurs face à l’indignation soulevée

3ème – ResurrectionRemix 8.6.1

Après un test de la version 8.6.0 qui a tourné au fiasco, avec un assistant d’installation initial qui tournait en boucle entre les étapes, empêchant ainsi d’accéder au Launcher, j’ai décidé de donner une seconde chance à cette ROM avec la version 8.6.1.

Finalement, cette version contenait le même bug, mais il suffisait juste d’accepter d’utiliser l’assistant vocal pour contourner le problème…

Tout comme la LineageOS, la ResurrectionRemix est une ROM AOSP, c’est-à-dire qu’elle ne contient pas les applications Samsung et l’interface de Samsung OneUI.

Si vous êtes féru de l’application Caméra de Samsung ou que vous possédez une smartwatch ou un Gear VR de la même marque, par exemple, passez votre chemin.

Si non, cette ROM peut valoir le détour. D’une grande sobriété et fluidité, elle n’a rien à envier aux autres ROMs du classement.

Pour ma part, ce que j’aime moins avec la ROM AOSP c’est :

  • L’absence d’enregistreur de conversations téléphoniques natif
  • Le menu des cartes des processus moins pratique que celui de Samsung (et l’absence d’un bouton Close All, par exemple)

Hormis des problèmes d’installation non fonctionnelle de Gapps via TWRP (contournable en les installant depuis le Play Store une à une) et d’échec de restauration des applis Samsung via Migrate (ce qui en soit n’est pas choquant, voire normal), je n’ai remarqué aucun bug particulier avec cette ROM, qui semble solide et de qualité.

Le seul point qui me fasse un peu tiquer, c’est, tout comme la ROM ALEXNDR, des saccades fréquentes avec le Bluetooth. Et bien que les réglages dans les Options Développeur soient nombreuses (codec, débit…), tous les combos ont échoué à évincer le problème.

Autre point chiant : contrairement aux autres ROMs, les applications ne basculent pas automatiquement en Dark Mode, alors que c’est pourtant le thème que j’ai paramétré dans le système. Étrange…

Encore plus chiant : l’absence de filtre à lumière bleue (et, moins grave, de toggle GPS dans le volet de la barre de notifications).

Finissons sur une note positive : de mon impression, c’est la ROM la plus autonome.

Avantages
Inconvénients

+ La qualité globale de la ROM
+ La sobriété de l’interface
+ La championne du classement en autonomie

– L’installation de Gapps avec TWRP non fonctionnelle
– Les saccades de son en Bluetooth
– L’absence de filtre à lumière bleue
– Le Dark Mode qui ne s’applique pas automatiquement dans les applis
– L’assistant initial qui tourne en boucle si on n’accepte pas d’utiliser l’assistant vocal

4ème – Alexis ROM 1.6

D’une qualité très proche de la ROM ALEXNDR, cette ROM issue d’un développeur italien n’a pas à rougir face à sa concurrente sus-citée.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’à l’installation, elle a regorgé de bugs pour le moins désagréables… la bonne, c’est que ces bugs se sont tous résolus sans intervention particulière au fil du temps et des redémarrages…

Parmi lesquels :

  • Le fait que le Calendrier Google continuait d’afficher les calendriers volontairement cachés
  • Problèmes de contrastes avec le mode sombre ; l’affichage du clavier, de la barre des 3 boutons en bas, des SMS et du clavier était dégueulasse, avec du sombre sur fond noir
  • Les patchs Magisk pour le Bluetooth ne s’installent pas comme sur la ROM ALEXNDR pour tenter d’améliorer le Bluetooth (installation failed), mais pas trop grave vu que même sans, le Bluetooth fonctionne légèrement mieux
  • Problème de chargement des widgets sur le Launcher Nova après redémarrage du smartphone

Elle semble souffrir du même bug au niveau du Bluetooth que ALEXNDR, mais de manière moins prononcée.

Le seul bug rédhibitoire qui pénalise cette ROM est le suivant : lorsqu’on se connecte à n’importe quelle application de VPN, la ROM coupe l’accès à Internet ! Un indispensable pour moi !

Il semblerait toutefois après analyse que cela ne se produise qu’avec la 4G de l’opérateur Sosh… en retirant et en réinsérant la carte SIM, il peut arriver que le problème disparaisse temporairement. M’enfin, avouons que ce n’est pas pratique. Naturellement, le développeur ne s’est pas intéressé au problème, au vu de sa spécificité.

Pourvu que vous ne soyez pas chez Sosh ou que vous n’utilisiez pas de VPN, je pense donc que cette ROM vous apportera entière satisfaction… si vous ne rencontrez pas les bugs initiaux à titre définitif.

Avantages
Inconvénients

+ La stabilité et performances globales
+ L’impression que la ROM est « auto-réparatrice » !

– Les bugs temporaires au début de l’utilisation de la ROM
– Le bug critique du VPN

5ème (Recalée) – LineageOS 17.1

Bonne dernière de ce classement, il ne s’agit pas d’une ROM Stock (désormais appelée ROM OneUI) mais d’une ROM AOSP.

Cela veut dire qu’on n’y trouvera pas les modules relatifs à Samsung. L’inconvénient, c’est que si vous possédez des gadgets Samsung comme une smartwatch, vous ne pourrez plus les exploiter avec cette ROM.

Dans la pratique, cette ROM offre une police un peu plus petite, mais surtout des menus bien bien plus fluides ! On sent vraiment qu’on vient d’acheter un nouveau smartphone dernier cri en navigant entre les menus, comparé aux autres ROMs (même ressenti avec la ResurrectionRemix).

Par contre, comme l’ensemble des ROMs LineageOS déjà testées, elle contient un bug bloquant : l’impossibilité pure et simple d’activer le module Wifi (celui-ci se redésactive aussitôt).

Donc en gros, cette ROM ressemble en tous points à la ROM ResurrectionRemix, mais il n’en aura pas fallu plus que le bug sus-mentionné du Wifi pour la recaler, et c’est fort dommage.

Mais j’ai surtout, j’ai de plus en plus l’impression que la « marque » Lineage ne mérite pas son élogieuse réputation…

Avantages
Inconvénients

+ La sobriété de l’interface

– L’impossibilité d’activer le module Wifi
– La bonne réputation de la « marque » loin d’être justifiée au vu de mes tests…

Et donc, laquelle choisir ?

Bien entendu, pour choisir sa ROM, tout dépend de vos besoins et de vos préférences.

Pour ma part, j’aurais très bien pu partir sur la EdYoBlue, au vu de sa stabilité. Mais le bug de la fente téléphonique est quand même assez pénalisant et peu me gêner à la longue. De surcroît, le non accès libre et gratuit aux livrables du support, et moi ayant quitté le thread Telegram où ceux-ci sont distribués (par manque de volonté de m’impliquer dans le chantage aux dons), sous-entend que je ne pourrai la garder que s’il m’est garanti que je ne rencontrerai jamais de bug bloquant.

Je pourrais également conserver la ROM Alexis, mais le bug des VPN m’est très handicapant. Peut-être le jour où je changerai d’opérateur ?

La ROM ResurrectionRemix semble me convenir pour le moment, malgré les inconvénients du fait de ne pas avoir les Samsungueries. Donc si cela continue de me convenir sur le long terme, autant rester dessus, sinon je reviendrai à la bonne vieille ROM ALEXNDR qui m’a longtemps accompagné, malgré ses caprices au niveau du Bluetooth.

Un article pourrait suivre sur les essentiels à connaître en matière d’installation et de flashage de ROMs Android sur Galaxy S9, car les choses ont pas mal évolué depuis mon article similaire pour le Galaxy S2. 🙂

Et vous ? Quelle ROM choisiriez-vous ?

Cet article est paru en premier sur Chartouni.fr